
HOMMAGES ET RÉTROSPECTIVES
Ken Loach |
En sa présence |
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Ken Loach s’est toujours attaché à représenter les victimes et les défavorisés de nos sociétés contemporaines, des membres de la classe ouvrière aux exclus du néo-libéralisme, sans jamais condamner ses personnages qu’il ne conditionne pas à une position sociale. Ainsi, la chaleur des sentiments et l’énergie émanant de ces héros du quotidien évitent tout aspect démonstratif. L’humour y est extrêmement présent confirmant l’adage qu’il est la politesse du désespoir. Ken Loach est un incessant observateur du monde et ses films répondent toujours à des problématiques contemporaines à leurs tournages : le chômage qui vient frapper une jeune famille dans Cathy Come Home (1966), l'adolescente tiraillée entre la pression familiale et celle de la psychiatrie dans Family Life (1971), la précarité orchestrée par la politique de Margaret Thatcher dans Raining Stones (1993), les paumés d’un quartier difficile de Glasgow dans My Name is Joe (1998) jusqu’aux victimes de l’ubérisation dans Sorry We Missed You (2019). Les films dépeignent ainsi l’évolution des luttes sociales tout comme la lutte pour le droit des travailleurs ou des immigrés clandestins (The Navigators (2001), It's a Free World! (2007)). En 1995, Ken Loach fait une rencontre décisive avec celui qui deviendra son scénariste attitré : Paul Laverty. Ils ont collaboré à une dizaine de films dont deux ont remporté la Palme d’or : Le Vent se lève (2006), autour des guerres d’indépendance irlandaise, et Moi, Daniel Blake (2016) sur la descente aux enfers d’un homme cardiaque suite à la privatisation des services de santé. Dans le cinéma européen contemporain, Ken Loach a ainsi une place à part. Sa carrière, prolifique et cohérente, est la plus humaniste qui soit, et ses films nous rappellent que malgré les errances de nos sociétés capitalistes, la fraternité est une boussole qu’il serait bon de ne pas perdre. |