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HOMMAGES ET RETROSPECTIVES

Ken Loach


Le Vent se lève

The Wind That Shakes the Barley

Ken Loach
2006 - Irlande / Royaume-Uni / Allemagne - 2h04 - VOSTF
avertissement


Horaires : mercredi 24 janvier - 16h45 - Grand Théâtre diamnche 28 janvier - 17h15 - Grand Théâtre
Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d'indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté...
« Ce film personnel sur les guerres irlandaises de 1920-1923 a valu au réalisateur la Palme d'or à Cannes. (…) Au fil du scénario de Paul Laverty, toutes les figures du film de résistance (l'initiation du jeune combattant à la cruauté, les choix difficiles entre la protection des populations et l'offensive contre l'ennemi...), telles qu'elles se sont pratiquées depuis l'invention du cinéma, s'accomplissent. Et pourtant, Le Vent se lève est un film profondément personnel.
Ken Loach est d'une génération et d'une école de pensée qui le poussent à porter sur les événements d'Irlande un regard tranché. Il ne faudra pas chercher dans son film des excuses ou de bonnes raisons à la politique britannique, et la dernière partie est empreinte d'une fureur froide à l'encontre des traîtres qui préférèrent signer un compromis avec Londres plutôt que de mener jusqu'au bout le combat pour une Irlande unifiée et socialiste.
Mais il faudrait faire preuve d'une singulière insensibilité pour ne voir dans
Le Vent se lève qu'un film d'agit-prop, une métaphore sur l'intervention occidentale en Irak par exemple, même si cet élément d'actualité est présent, par la force des choses. Loach filme très près de ses personnages. Autour de Cillian Murphy, jeune premier hollywoodien qui fait ici un travail étonnant d'humilité et d'intensité, ses acteurs se glissent dans leur peau de gens ordinaires précipités dans le cataclysme de la guerre.
Les frères O'Donovan se conduisent en héros et en assassins et leur vie s'en trouvent grandie et déformée. La guerre qu'ils mènent est artisanale (et Loach, qui aime montrer les gens au travail, sait très bien mettre en scène les bricolages approximatifs qui font une guérilla), faite de longs moments d'ennui entrecoupés de paroxysme de violence. Les maximes de l'insurrection prennent ici une réalité amère : n'attaquer l'ennemi qu'en position de force signifie tirer un camion de Britanniques comme des lapins ; être comme un poisson dans l'eau veut dire que les populations seront soumises à de terribles représailles.
(…)
Le titre original du film est celui d'une complainte irlandaise :
The Wind That Shakes the Barley - le vent qui agite l'orge. Il convient mieux au film que l'épique Le Vent se lève. Pour Loach, le vent de l'histoire souffle et agite les hommes sans plus d'égards qu'il n'en témoigne pour les épis. À chaque fois qu'il a mis en scène ce spectacle, Loach a pris parti. Il continue de le faire, mais il y met une sérénité, une compassion qui font du Vent se lève l'un de ses films les plus émouvants. » (Thomas Sotinel ; Le Monde)
GENERIQUE


Interprétation :Cillian Murphy, Pádraic Delaney, Liam Cunningham, Orla Fitzgerald, Mary O'Riordan

Scénario : Paul Laverty
Image : Barry Ackroyd
Son : Kevin Brazier
Montage : Jonathan Morris
Musique : George Fenton

Production : Sixteen Films, Matador Pictures, Regent Capital

Distribution : Diaphana