HOMMAGES ET RETROSPECTIVES
Ken Loach |
It's a Free World!
Ken Loach
2007 - Royaume-Uni / Italie / Allemagne - 1h36 - VOSTF
Horaires :
mercredi 24 janvier - 10h00 - Centre de Congrès - Auditorium - suivi d'une rencontre avec le réalisateur
vendredi 26 janvier - 17h00 - Pathé - 2
Angie se fait virer d'une agence de recrutement pour mauvaise conduite en public. Elle fait alors équipe avec sa colocataire, Rose, pour ouvrir une agence dans leur cuisine. Avec tous ces immigrants en quête de travail, les opportunités sont considérables, particulièrement pour deux jeunes femmes en phase avec leur temps.
« Angie est un pur produit de la politique libérale, vouée à l'énergie d'entreprendre, au culte des affaires et de l'individualisme. Elle est formatée pour se tailler coûte que coûte une place au soleil, peu regardante sur les moyens. Au monde de son père, un docker qui a connu l'apogée du syndicalisme, a succédé celui de l'argent roi, du règne de la compétitivité et du chacun pour soi. Avec l'invention d'un concept dévastateur : celui de la flexibilité, qui favorise la précarité des emplois.
Salariée dans une entreprise londonienne, chargée de recruter de la main-d'œuvre à bon marché dans les pays de l'Est, cette brave fille bosse avec abnégation jusqu'au jour où, s'étant rebellée contre le harcèlement sexuel de l'un de ses patrons, elle est mise à la porte. Elle décide de créer son propre cabinet de recrutement. Angie a connu dix boulots en dix ans, et ne connaît qu'une méthode pour s'en sortir : jouer des coudes, la recherche du profit. Le film de Loach montre comment, pour avoir sa part du gâteau, elle devient un maillon d'une politique cynique qui nie les acquis syndicaux et les droits de l'homme.
Généreuse au départ, Angie va être amenée à oublier sa morale et devenir une alliée de la contrebande humaine. Racontant l'histoire du point de vue de « l'exploiteuse » plutôt que de celui des exploités, le cinéaste montre bien comment s'opère cette mutation.
(…)
Il y a quelque chose d'implacable, et de désespérant, dans ce constat d'une exploitation des pauvres par les pauvres, chacun œuvrant pour sa survie, œil pour œil, chacun ayant ses raisons. L'une de celles d'Angie est son statut de mère célibataire, acharnée à prouver à la société (famille, administration) qu'elle a des revenus stables et une identité sociale crédible pour pouvoir élever un fils dont on lui refuse la garde.
Du côté des prolétaires, Ken Loach ne juge pas Angie, il juge le système qui réveille son égoïsme, lui donne des alibis pour commettre l'inadmissible. » (Jean-Luc Douin ; Le Monde)
Salariée dans une entreprise londonienne, chargée de recruter de la main-d'œuvre à bon marché dans les pays de l'Est, cette brave fille bosse avec abnégation jusqu'au jour où, s'étant rebellée contre le harcèlement sexuel de l'un de ses patrons, elle est mise à la porte. Elle décide de créer son propre cabinet de recrutement. Angie a connu dix boulots en dix ans, et ne connaît qu'une méthode pour s'en sortir : jouer des coudes, la recherche du profit. Le film de Loach montre comment, pour avoir sa part du gâteau, elle devient un maillon d'une politique cynique qui nie les acquis syndicaux et les droits de l'homme.
Généreuse au départ, Angie va être amenée à oublier sa morale et devenir une alliée de la contrebande humaine. Racontant l'histoire du point de vue de « l'exploiteuse » plutôt que de celui des exploités, le cinéaste montre bien comment s'opère cette mutation.
(…)
Il y a quelque chose d'implacable, et de désespérant, dans ce constat d'une exploitation des pauvres par les pauvres, chacun œuvrant pour sa survie, œil pour œil, chacun ayant ses raisons. L'une de celles d'Angie est son statut de mère célibataire, acharnée à prouver à la société (famille, administration) qu'elle a des revenus stables et une identité sociale crédible pour pouvoir élever un fils dont on lui refuse la garde.
Du côté des prolétaires, Ken Loach ne juge pas Angie, il juge le système qui réveille son égoïsme, lui donne des alibis pour commettre l'inadmissible. » (Jean-Luc Douin ; Le Monde)
GENERIQUE
Interprétation :Kierston Wareing, Juliet Ellis, Leslaw Zurek, Joe Siffleet, Colin Coughlin
Scénario : Paul Laverty
Image : Nigel Willoughby
Montage : Jonathan Morris
Production : Filmcoopie, BIM Distribuzione, Buksfilm
Distribution : Diaphana