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HOMMAGES ET RÉTROSPECTIVES

Sport et cinéma

Avec le soutien de l’État - ministère de la Culture et du Département de Maine-et-Loire
En présence d’Élie Grappe, Sacha Wolff et Kamal Ourahou, réalisateurs, Noée Abita, Anastasia Budyashkina et Toki Pilioko, acteurs, Sophie Charrier, Abdoullah Ait Bella, Oscar Constantin et Paul Bahin, sportifs, Jean-Michel Frodon, Pierre Charpilloz et Bastien Moignoux, journalistes, Louis Mathieu, Sébastien Farouelle, Pierre Pucelle et Dominique Terasas, enseignants de cinéma et Christophe Le Gac, critique et enseignant.


En 2024, année olympique et paralympique, Premiers Plans se met au sport !

Les premiers Jeux Olympiques de l’ère moderne ont eu lieu en 1896, quelques mois seulement après l’invention du cinéma. Cette année, le Festival met en lumière les liens qui unissent le sport et le cinéma à travers des films de tous les horizons (courts et longs métrages, fictions, documentaires, animation) montrant différentes facettes du sport dans diverses disciplines iconiques (football, boxe, cyclisme, gymnastique, hockey sur glace, rugby, skate...).

Plus d'infos



Longs métrages
The Loneliness of the Long Distance Runner
Tony Richardson
Royaume-Uni - 1962
Breaking Away
Peter Yates
États-Unis - 1979
Raging Bull
Martin Scorsese
États-Unis - 1980
Ali
Michael Mann
États-Unis - 2001
 
Siu Lam juk kau
Stephen Chow
Hong Kong / Chine - 2001
Bend It Like Beckham
Gurinder Chadha
Royaume-Uni / Allemagne / États-Unis - 2002
Afsaid
Jafar Panahi
Iran - 2006
Moneyball
Bennett Miller
États-Unis - 2011
 
This Ain't California
Marten Persiel
Allemagne - 2012
De toutes nos forces
Nils Tavernier
France / Belgique - 2013
Red Army
Gabe Polsky
États-Unis / Russie - 2014
The Program
Stephen Frears
Royaume-Uni / États-Unis / France - 2015
 
Mercenaire
Sacha Wolff
France - 2016
Fotbal Infinit
Corneliu Porumboiu
Roumanie - 2017
The Rider
Chloé Zhao
États-Unis - 2017
L'Empire de la perfection
Julien Faraut
France / Royaume-Uni - 2018
 
Ford v Ferrari
James Mangold
États-Unis - 2019
Slalom
Charlène Favier
France / Belgique - 2020
Le Sommet des dieux
Patrick Imbert
France / Luxembourg - 2021
Olga
Elie Grappe
Suisse / France / Ukraine - 2021
 
 

Ciné-concert : À vos marques, prêts, burlesques !

 En partenariat avec le Printemps des Orgues

Comme au temps du cinéma muet où bonimenteurs, bruitistes et musiciens accompagnaient les films, l'organiste suisse Guy-Baptiste Jaccottet improvise sur l’Orgue hybride d’Angers la bande musicale de 3 courts métrages.



The Champion
Charlie Chaplin
États-Unis - 1915
Alice Wins the Derby
Walt Disney
États-Unis - 1925
The High Sign
Edward F. Cline, Buster Keaton
États-Unis - 1921
 

VIVE LE SPORT !

 En famille, à partir de 5 ans

Benshi, la plateforme de cinéma pour les enfants, propose aux familles des courts métrages qui célèbrent les corps en mouvement. Humour, joie et émotion se rencontrent dans ce programme où le sport se révèle être bien plus qu’une activité physique. A vos marques, prêts… bougez !



Clapotis
Mor Israeli
France - 2017
Suis mes pas
Nils Balleydier
France - 2022
La Cerise sur le gâteau
Frits Standaert
Belgique / France - 2019
Googbye Mr De Vries
Mascha Halberstad
Pays-Bas - 2012
 
Dans la danse
Katya Mikheeva
France - 2022
Soigne ton gauche
René Clément
France - 1936
 
Le sport s'anime
La Course cycliste
Stéphane Aubier, Vincent Patar
Belgique - 2002
Velodrool
Sander Joon
Estonie - 2015
Déjeuner sur l'herbe
Stéphane Aubier, Vincent Patar
Belgique - 2002
Cyclistes
Veljko Popović
Croatie - 2018
 
Les Grandes Vacances
Stéphane Aubier, Vincent Patar
Belgique, France, Suisse - 2021
 
Carte blanche au PSSFF Festival - Longs métrages
Better
Kamal Ourahou
France / Maroc - 2023
Lands End
Ryan Sherman
Royaume-Uni - 2023
 
Carte blanche au PSSFF Festival - Courts métrages
Where Is the Surf ?
Sebastian Krogh
Danemark - 2022
A New Wave
Sandra Winther
Danemark / Afrique du Sud / États-Unis - 2022
Raised by Sand & Salty Water
Daniel Simón, David Corrochano
Espagne - 2023
The Art of Playing
Sven Prince
Pays-Bas - 2023
 
 



[Suite de l'intro]

Comme le soulignait le critique Serge Daney, les évènements sportifs portent en eux leurs propres narrations : « Un match, comme un film, est un petit récit. Il peut très bien ne rien s’y passer, comme dans la finale McEnroe-Lewis d’hier (6-2, 6-2, 6-2). On fait les gestes du tennis, l’un gagne et l’autre pas, mais rien n’y fait événement. Un tournoi, c’est déjà un grand récit. Une année de tennis, c’est une vraie saga. » (Serge Daney, L’Amateur de tennis. Critiques 1980-1990, P.O.L.) Les scénarios puisent ainsi dans la réalité une structure à même de faire un récit, d’autant plus quand ces derniers croisent des questions sociales et sociétales plus larges : les discriminations raciales (Ali), le sexisme (Joue-la comme Beckham) ou encore l’identité une fois que la passion du sport n’est plus accessible (The Rider).

Les films racontent des histoires intimes entrelacées dans la grande Histoire. La représentation du sport pose question comme le pressent le champion de boxe Ali dans le film de Michael Mann. Se sentant instrumentalisé par un état dont il rejette la politique intérieure comme extérieure, Ali s’est battu toute sa vie pour abandonner son patronyme d’esclave, Cassius Clay. Il détruit par la force de ses poings les carcans imposés et se demande alors qui il est, qui il désire devenir. « Pour certaines personnes de ma génération, c’étaient les questions les plus pressantes. » déclare le réalisateur qui, à travers une courte période de la carrière du boxeur, raconte un sentiment face au monde et à ces bouleversements.

Dans le film de sport, ce n'est ainsi pas toujours l'enjeu sportif qui est au coeur. Dans Hors jeu de Jafar Panahi, un groupe de femmes, en Iran, use de toutes les techniques possibles pour voir un match de foot, malgré l’interdiction des femmes à entrer dans un stade. Jake LaMotta, dans Raging Bull de Martin Scorsese, a beau être un grand champion, l’intérêt du film est ailleurs : dans son portrait auto-destructeur, entre moments de grâce et violence inouïe envers son entourage. Cela a aussi à voir avec la question de l'accès au sport, selon son milieu, son horizon social. Dans Breaking Away de Peter Yates, l’un des personnages évoque de manière émouvante sa carrière de footballeur avortée.

S’il existe un cliché du film de sport sur le modèle de la popularité avant la chute puis l'inévitable renaissance, Shaolin Soccer de Stephen Show se propose de le parodier dans un film entre le cartoon et le wu xia pan. La loyauté, l’honnêteté et le culte des valeurs ancestrales sont du côté de la bande de losers mais cela ne leur apporte que misère et injustice.

Le cinéma permet également de descendre des gradins pour être au plus près des sportifs comme dans Slalom de Charlène Favier et ces scènes de ski impressionnantes. L’animation du Sommet des dieux permet à Patrick Imbert de raconter pleinement un récit situé dans un cadre difficile à capter autrement. Deux récits autour du dépassement de soi comme point aveugle de la quête des sportifs.

La passion du sport a beau être une valeur cardinale, souvent au-dessus des autres pour la plupart des personnages des films présentés, elle devra être mise à rude épreuve par un monde qui a tendance à questionner nos plus profonds instincts et à nous troubler profondément. D’hier à aujourd’hui, sport et cinéma auront attiré des regards émus, parfois sidérés, pouvant se rencontrer le temps d’un moment suspendu.

Écoutez la conférence sur la thématique Sport et Cinéma par Louis Mathieu