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HOMMAGES ET RETROSPECTIVES

Ken Loach


Family Life


Ken Loach
1971 - Royaume-Uni - 1h48 - VOSTF
avertissement


Horaires : lundi 22 janvier - 10h45 - Pathé - 8 mercredi 24 janvier - 10h00 - Pathé - 8
Au Royaume-Uni, dans la grisaille d'une banlieue, une famille « normale » se désagrège lentement. Janice Baildon, la dernière enfant de la famille, subissant quotidiennement les pressions parentales, s'enferme dans des comportements qualifiés d'étranges. Désemparés et persuadés que le caractère renfermé et légèrement fantasque de leur fille est dû à des problèmes mentaux, les parents de Janice décident de la placer dans une institution psychiatrique…
« Family Life, troisième film de Ken Loach depuis son passage de la télé au cinéma, a profondément marqué Cannes lors de sa présentation en 1972. En premier lieu, le film illustre les théories de l'antipsychiatrie, qui visait à rompre avec la psychiatrie classique en portant une plus grande attention aux facteurs sociaux de la « maladie mentale ». Pour résumer, l'écoute et le dialogue contre les tranquillisants et les électrochocs. Ronald D. Laing, l'un des papes du courant, a d'ailleurs participé à l'élaboration du film et, avant, de la pièce de théâtre dont il est tiré. Mais ce côté « film à thèse » n'est pas forcément le principal intérêt de Family Life, qui s'affiche avant tout comme le « Familles, je vous hais » de Ken Loach, l'histoire d'une jeune fille qui ne peut tout simplement pas exister, étouffée par des parents qui ne veulent que son bien, c'est-à-dire qu'elle vive comme eux.

À priori, l'utilisation de comédiens amateurs ou peu connus, de véritables schizophrènes et d'un vrai médecin, inciterait assez à voir en
Family Life une illustration de la bonne vieille théorie du cinéma comme enregistrement. Sauf que pas seulement. L'alternance de scènes hospitalières et familiales rompt en fait largement la linéarité du récit, qui mêle allégrement le présent et le « comment on en est arrivé là ». Ce qui ne fait que renforcer l'impression que, finalement, tout est déjà perdu, que le piège se referme, inexorablement.

Reste juste à s'arrêter sur une scène, étincelle de vie avant l'extinction définitive des feux. Janice décide, avec son ami Tim, de repeindre en bleu le jardin de ses parents. Des nains de jardin tristement monochromes aux arbres, rien ne leur échappe, avant que Tim et Janice ne se poursuivent l'un l'autre, toujours armés de leurs bombes de peinture. À son retour, le père de Janice, révolté, se précipite dans sa chambre. Devant son incompréhension, elle éclate de rire. À défaut de hurler, on rit aussi. » (Erwan Higuinen ;
Libération)
GENERIQUE


Interprétation :Sandy Ratcliff, Bill Dean, Grace Cave, Malcolm Tierney, Hilary Martyn

Scénario : David Mercer
Image : Charles Stewart
Montage : Roy Watts
Musique : Marc Wilkinson

Production : EMI Films, Kestrel Films

Distribution : Tamasa Distribution