HOMMAGES ET RETROSPECTIVES
Sport et cinéma |
© Solaris Distribution
La Solitude du coureur de fond
The Loneliness of the Long Distance Runner
Tony Richardson
1962 - Royaume-Uni - 1h44 - VOSTF
Horaires :
mercredi 24 janvier - 14h30 - Pathé - 2 - présenté par Louis Mathieu - enseignant de cinéma
vendredi 26 janvier - 10h30 - 400 Coups - 1 - présenté par Pierre Charpilloz - journaliste
Par un soir d'hiver, à Nottingham, Colin Smith et son comparse cambriolent une boulangerie et s'enfuient avec la caisse. Le jeune Colin est arrêté et aussitôt envoyé en maison de redressement. Là, le directeur va vite découvrir ses talents de coureur de fond. C'est pendant ces longues courses solitaires que le jeune homme s'évade en rêveries et déroule le film de sa vie passée, avec ses douleurs familiales et ses joies amoureuses.
En Angleterre, la Nouvelle Vague connaît son acte de naissance avec la rencontre, au sein de la revue Sequence, des critiques Tony Richardson et Karel Reisz. Plus tard rejoint par Lindsay Anderson et John Schlesinger, ils fondent le Free Cinema en 1955 avec le court métrage documentaire Momma Don't Allow sur les clubs de jazz du nord londonien. Les jeunes hommes reprochaient au cinéma anglais de ne pas représenter la jeunesse et ses problématiques. Deux ans après la réussite et le succès d'Un goût de miel, Tony Richardson poursuit dans l'adaptation littéraire en transposant à l'écran un roman d'Alan Sillitoe dont les working class heroes au centre de ses intrigues marquent par l'authenticité de la description des milieux prolétaires. Pour incarner Colin, Richardson a fait appel à Tom Courtenay qui devint l'un des acteurs emblématiques du Free cinema. Son physique malingre, son visage en lame de couteau l'identifient immédiatement à cette jeunesse anglaise mal dans sa peau. L'ouvrage avait déjà une forte connotation de dénonciation sociale que l'on retrouve ici à travers cette histoire de jeune inadapté refusant d'être récupéré par un système responsable de ses échecs à travers le sport. « Cette dernière course nous offre une ultime évasion de Colin en kaléidoscope où se bousculent toutes les séquences du film, l'arrivée correspondant à un esprit enfin en paix avec lui-même. On a rarement vu appel à la rébellion plus sobre et virulent que celui symbolisé par cette scène de conclusion où Tom Courtenay, désormais dénigré, se fond dans la masse des autres élèves, ayant choisi l'anonymat et l'individualité plutôt que la gloire de façade et l'acceptation de tous. » (Justin Kwedi ; DvdClassik.com)
GENERIQUE
Interprétation :Michael Redgrave, Tom Courtenay, Avis Bunnage, Alec McCowen, James Bolam, Joe Robinson
Scénario : Alan Sillitoe
Image : Walter Lassally
Montage : Antony Gibbs
Musique : John Addison
Production : Woodfall Film Productions
Distribution : Park Circus