Werner Herzog
Arpenteur singulier des marges et des immensités, Werner Herzog s’impose comme l’un des cinéastes aux films les plus vertigineux du cinéma contemporain. À travers une œuvre foisonnante, où la fiction dialogue avec le documentaire, il s’est bâti une place à part, celle d’un déchiffreur obstiné du monde.
Arpenteur singulier des marges et des immensités, Werner Herzog s’impose comme l’un des cinéastes aux films les plus vertigineux du cinéma contemporain. À travers une œuvre foisonnante, où la fiction dialogue avec le documentaire, il s’est bâti une place à part, celle d’un déchiffreur obstiné du monde.
Révélé à Cannes dès ses premiers films, il crée durant les années 70/80 des œuvres devenus mythes — Aguirre, la colère de Dieu (1972), Fitzcarraldo (1982) — fresques de l’obsession et du démesuré, où l’homme lutte contre des forces qui le dépassent et révèle sa grandeur autant que son aveuglement. Mais au-delà de la fiction, Herzog n’a cessé d’explorer, caméra au poing, les territoires du réel. Dans Rencontres au bout du monde (2007), il confie son désir d’approcher les êtres et leurs visions du monde comme un·e visiteur·euse venu·e d’ailleurs, un·e « alien·ne » curieux·se et détaché·e. C’est dans cette distance volontaire, débarrassée d’affect, qu’il cherche à saisir une vérité plus profonde, une vérité des choses et des êtres qui échappe aux séductions du romantisme.
Car Herzog ne croit pas en la « nature » comme refuge idyllique. Chez lui, la jungle, la glace, les volcans ou les déserts sont des forces indifférentes, parfois hostiles, qui façonnent et éprouvent l’homme. Sa démarche tient moins de la contemplation que de l’expédition scientifique : scruter, comprendre, interroger sans relâche les failles et les éclats de l’expérience humaine.
La rétrospective proposée par le Festival Premiers Plans, à travers une douzaine de films mêlant fictions et documentaires dont deux nouvelles restaurations 4K, Aguirre (1972) et Nosferatu, le vampire (1979), invite à parcourir cette œuvre-monde.
Remerciements à Potemkine Films