dates festival

HOMMAGES ET RETROSPECTIVES

Évasions


© collection Gaumont
Le Petit Prince a dit


Christine Pascal
1992 - France / Suisse - 1h45

Horaires : jeudi 25 janvier - 20h30 - Grand Théâtre - présenté par Louis Mathieu - enseignant de cinéma
Élevée par sa grand-mère, Violette voit ses parents divorcés, un week-end sur deux. Se plaignant de douleurs à la tête, elle passe des examens médicaux. Son père médecin apprend alors que sa fille a une tumeur cérébrale et qu'il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. Il l'enlève et part avec elle sur les routes…
« J'ai commencé à faire des films en tant qu'actrice (...). J'ai tourné mon premier film, Félicité, avec innocence, pour essayer de trouver une place à moi dans le cinéma. Le film était tant centré sur moi et étroit d'inspiration qu'il m'a mise dans une position très minoritaire, d'autant que, en 1978, j'étais une des premières actrices françaises à passer à la mise en scène. » (Entretien avec Christine Pascal. Frédéric Strauss et Camille Taboulay, Cahiers du Cinéma, 1992.)

Quatorze ans plus tard, avec Le petit Prince a dit, Christine Pascal réussi une alchimie tant recherchée par le cinéma français : un film d'auteur (passé par la Quinzaine des Réalisateurs, récompensé par le prix Louis-Delluc) au succès public indéniable (800 000 entrées). L'inspiration de la réalisatrice se porte sur un désir trouble : « J'avais envie de parler de la relation d'un père et de sa fille qui ne soit plus un bébé et pas encore une femme, cet âge ambigu où l'inceste n'est pas encore possible mais où l'idée de l'inceste est déjà confusément présente. J'avais le désir de ces deux corps, un homme adulte de ma génération avec une petite fille. » Mais au sortir du film, elle évoque plutôt une lecture « générationnelle » de son film, évoquant l'épidémie du SIDA, parlant de tous ces gens qu'elle avait vus disparaître si jeune et si rapidement. « D'un sujet dur, Christine Pascal a fait un film doux, d'une tragédie, elle a fait un film d'amour. Évitant tous les écueils du genre (le mélodrame avec une enfant malade et des parents terrassés par la douleur), se gardant des grosses ficelles tire-larmes, elle livre une œuvre profonde et complexe sur l'inéluctable, les rapports filiaux, la façon dont l'adversité transforme les êtres, et ce que peut une petite fille face à sa propre disparition » (Jean-Sébastien Chauvin, dossier Collège au Cinéma)

Pour aller plus loin : https://upopi.ciclic.fr/analyser/le-cinema-la-loupe/le-petit-prince-dit

Passeurs d'images : https://www.passeursdimages.fr/projet/le-petit-prince-dit
GENERIQUE


Interprétation :Richard Berry, Anémone, Marie Kleiber

Scénario : Robert Boner, Christine Pascal
Image : Pascal Marti
Son : Jean-Pierre Laforce, Dominique Vieillard
Montage : Jacques Comets
Musique : Bruno Coulais

Production : Alia Film, Ciné Manufacture, French Productions

Distribution : Gaumont