Napoli
Après la Sicile en 2020, c’est au tour de Naples de s’offrir à nous à travers une dizaine d’œuvres cinématographiques. Ville de contrastes, Naples se révèle sous le regard des caméras comme un théâtre à ciel ouvert, où se jouent sans cesse les tensions entre la misère et la grandeur, la lumière et l’ombre. Dominée par la silhouette imposante du Vésuve, la cité vit sous la menace permanente d’un destin tragique, rappelé par les vestiges de Pompéi. Pourtant, loin de s’y résigner, les Napolitain·es semblent embrasser cette fragilité avec une énergie frénétique, presque vitale.
Après la Sicile en 2020, c’est au tour de Naples de s’offrir à nous à travers une dizaine d’œuvres cinématographiques. Ville de contrastes, Naples se révèle sous le regard des caméras comme un théâtre à ciel ouvert, où se jouent sans cesse les tensions entre la misère et la grandeur, la lumière et l’ombre. Dominée par la silhouette imposante du Vésuve, la cité vit sous la menace permanente d’un destin tragique, rappelé par les vestiges de Pompéi. Pourtant, loin de s’y résigner, les Napolitain·es semblent embrasser cette fragilité avec une énergie frénétique, presque vitale.
Fondée sous le nom grec de Parthénope, Naples est l’une des plus anciennes villes habitées en continu au monde. Son port légendaire, son histoire tumultueuse - angevine pendant deux siècles (1282-1442) -, sa culture vibrante et sa cuisine généreuse en font un lieu unique, une source inépuisable d’inspiration pour les artistes. Mais Naples, c’est aussi la Camorra, cette mafia locale qui, comme un personnage silencieux, traverse l’histoire de la ville et celle de son cinéma. De Les Coupables (1952) de Luigi Zampa à Gomorra (2008), adapté du livre de Roberto Saviano, la Camorra est un fil rouge, une présence omniprésente qui marque les récits et les destins.
Cette tension entre exubérance et angoisse, entre beauté et chaos, a captivé de nombreux·ses réalisateur·ices et comédien·nes. Du légendaire Totò (né d’une prolétaire célibataire liée au fils d’un marquis) à Roberto Rossellini, dont le film Voyage en Italie (1954) est considéré comme une œuvre moderne majeure par Jacques Rivette, qui admirait ce projet risqué, écrit au jour le jour. Vittorio De Sica, bien que d’origine noble, n’a jamais oublié la misère de ses premières années. Si Le Voleur de bicyclette (1948) et Umberto D. (1952) restent des chefs-d’œuvre du néoréalisme, c’est avec L’Or de Naples (1954) et Mariage à l’italienne (1964) qu’il immortalise l’âme tragi-comique de la ville. À travers ces films, Sophia Loren, révélée par De Sica, incarne à elle seule la beauté et la résilience napolitaines, devenant une icône mondiale.
Plus près de nous, Paolo Sorrentino, natif de Naples, a posé sa caméra sur sa terre d’origine. Après L’uomo in più (2001), il revient avec La Main de Dieu (2021), un film profondément autobiographique où Naples devient un personnage central. D’autres cinéastes contemporains, comme Pietro Marcello (Martin Eden, 2019), Leonardo di Costanzo (L’intervallo, 2012 ; L’intrusa, 2017), Mario Martone (Nostalgia, 2022) ou plus récemment Gianfranco Rosi (Pompei, sotto le nuvole, 2025), explorent la ville sous des angles variés, révélant ses multiples visages.
Enfin, comment ne pas évoquer l’homme qui, dans les années 80, a redonné une dignité à Naples, effaçant l’image de ses habitant·es comme des êtres voué·es à la saleté et à la dégradation ? Diego Maradona, en rejoignant le club de la ville, a offert à Naples un destin épique. Le film éponyme d’Asif Kapadia (2019) retrace la vie du célèbre footballeur argentin à travers de nombreuses archives, pour la plupart inédites. À travers sa magie sur le terrain, Maradona a transformé le regard du monde entier sur cette cité, lui donnant un éclat nouveau, presque mythologique.