Martin Eden
Pietro Marcello

© Shellac
À Naples, au cours du 20e siècle, le parcours initiatique de Martin Eden, un jeune marin prolétaire, individualiste dans une époque traversée par la montée des grands mouvements politiques. Alors qu’il conquiert l’amour et le monde d’une jeune et belle bourgeoise grâce à la philosophie, la littérature et la culture, il est rongé par le sentiment d’avoir trahi ses origines.
Interprétation : Luca Marinelli, Jessica Cressy, Vincenzo Nemolato, Marco Leonardi, Denise Sardisco
Scénario : Maurizio Braucci, Pietro Marcello
Image : Alessandro Abate, Francesco Di Giacomo
Montage : Fabrizio Federico, Aline Hervé
Musique : Paolo Marzocchi, Marco Messina, Sacha Ricci
Scénario : Maurizio Braucci, Pietro Marcello
Image : Alessandro Abate, Francesco Di Giacomo
Montage : Fabrizio Federico, Aline Hervé
Musique : Paolo Marzocchi, Marco Messina, Sacha Ricci
Production : Avventurosa, IBC Movie, Rai Cinema
Distribution : Shellac
Distribution : Shellac
« Gorgé de la lumière de la baie de Naples, de ses rouges et bleus éclatants rendus en 16 mm, le film mêle à ses images des archives, réelles ou fabriquées, noir et blanc ou couleurs, illustrant notamment les combats sociaux de l’Italie du siècle passé. Cette texture particulière fait du film un cut-up nostalgique et pulsatile, dont les couches superposées brassent mémoire individuelle et collective, fiction et réel de 1900 à nos jours. L’intention était de rendre la qualité intemporelle du récit d’apprentissage, et de permettre à chacun de faire résonner l’intrigue aujourd’hui de multiples manières, notamment politique. Mais ce que ce montage si gracieux de plans réels et imaginaires rend aussi possible, c'est par exemple le resurgissement poignant d'un Martin jeune, marchant avec allant sur les quais, plein de désir et d'espoir, sous les yeux d'un Martin vieillissant, dont le tragique de la situation est très sûrement qu'il ne désire plus rien. Et ce montage permet surtout l'évocation de la marche de l'histoire, du désastre à venir, de l'avancée d'un monde indifférent aux gesticulations de Martin aussi sûrement que Martin l'est des siennes. L'antihéros créé par London, inspiré de son parcours à une grande exception près – "Moi, je suis encore vivant !" - a la folie du poète s'escrimant sur le réel, de l'homme bataillant sans relâche contre l'existence, sans jamais parvenir à l'embrasser pleinement. » (Elisabeth Franck-Dumas ; Libération)