38ᵉ édition
17-25 janvier 2026

Cleveland contre Wall Street

Cleveland versus Wall Street

Jean-Stéphane Bron

Image Cleveland contre Wall Street
© Les Films du Losange
FranceSuisse
2010 Documentaire 1h38
VOST
Le 11 janvier 2008, Josh Cohen et ses associés, avocats de la ville de Cleveland, assignent en justice les 21 banques qu’ils jugent responsables des saisies immobilières qui dévastent leur ville. Mais les banques de Wall Street qu’ils attaquent s’opposent par tous les moyens à l’ouverture d’une procédure. Cleveland contre Wall Street raconte l’histoire d’un procès qui aurait dû avoir lieu. Un procès de cinéma, dont l’histoire, les protagonistes et leurs témoignages sont bien réels.
Scénario : Jean-Stéphane Bron
Image : Séverine Barde, Julien Hirsch
Son : Jean-Paul Mugel
Montage : Simon Jacquet
Production : Saga-Productions, Les Films Pelléas
Distribution : Les Films du Losange
« Documentaire ou fiction ? Comme il faut renseigner les champs, on écrira documentaire. Mais pour être honnête, ça se discute. Dans le doute, il aurait fallu s'abstenir. Mal aimé des codificateurs, le doute est en revanche permis, voire conseillé, pour les créateurs. Il procure à Cleveland contre Wall Street une vertu stimulante, sur le plan politique et artistique.
L'auteur de ce film, Jean-Stéphane Bron, un documentariste suisse parmi les plus vigoureux du moment, a donc traversé quelques lacs pour se rendre à Cleveland, Ohio, États-Unis, où la ville assignait en justice, le 11 janvier 2008, vingt et une banques de Wall Street, jugées par cette municipalité responsables des milliers d'expropriations immobilières consécutives à leur politique de crédits à risques. Jean-Stéphane Bron, pour le dire autrement, arrivait à Cleveland en plein démarrage de la crise des subprimes, dont les conséquences - une crise financière mondiale comme on n'en a pas vu depuis 1929 - sont tristement connues. C'est ce qu'on appelle avoir le nez creux : un sujet en or, si l'on ose dire, pour tout documentariste, d'autant que l'action en justice intentée par cette ville de Cleveland était sans précédent. Seulement voilà, la réalité est aussi, parfois, l'ennemie du documentariste. La procédure, bloquée par les arguments juridiques d'une kyrielle d'avocats stipendiés par les banques, se fait attendre. Pour dire le vrai, à l'heure où le film sort en première mondiale sur les écrans français, il n'a non seulement pas eu lieu, mais sa tenue est tout sauf certaine. Qu'à cela ne tienne. Faute de procès, Jean-Stéphane Bron, avec l'accord de la municipalité et des parties civiles, l'a rendu possible pour les besoins de son film. Un procès de cinéma, donc, mais pas pour autant un faux procès. Car tout y est rigoureusement vrai. Le palais de justice, mis à disposition par la ville, le cabinet d'avocats mandaté par elle, les victimes, les acteurs, les témoins, et jusqu'à cet intrépide avocat venu de Chicago pour parler au nom des banques, qui n'ont quant à elles pas joué le jeu. (…) » (Jacques Mandelbaum ; Le Monde)