20 000 espèces d'abeilles
20.000 especies de abejas
Estibaliz Urresola
Cocó, huit ans, a bien du mal à savoir qui elle est. Au cours d’un été passé parmi les ruches du Pays Basque, elle éveille sa singularité au sein des femmes de sa famille, elles-mêmes en proie au doute. Dans un monde où il existe 20 000 espèces d’abeilles différentes, il existe forcément une identité qui corresponde à Cocó…
Scénario : Estibaliz Urresola Solaguren
Image : Gina Ferrer
Son : Eva Valiño
Montage : Raúl Barreras
Image : Gina Ferrer
Son : Eva Valiño
Montage : Raúl Barreras
Production : Gariza Films, Inicia Films
La famille au cœur de 20 000 espèces d’abeilles s’avère d’emblée dysfonctionnelle. Non seulement chacun de ses cinq membres apparaît séparément à l’écran, mais les faire tenir dans le même plan (en l’occurrence à l’intérieur d’une voiture, le jour d’un départ en vacances) se révélera être une mission impossible. Le père n’a pas prévenu ses enfants qu’il ne partira pas avec eux dans le Pays Basque espagnol : si la chose attriste son fils Eneko, sa sœur, une petite fille aux cheveux longs, a l’air de s’en moquer. Ce qui l’ennuie, c’est plutôt que l’on continue à l’appeler par son surnom, Cocó, et non par son vrai nom, Aitor. Plus tard, à l’occasion d’une fête de village, elle choisit pourtant ce sobriquet au moment de se présenter aux enfants de son âge, avant de s’isoler des festivités pour, dos à la caméra, uriner debout. Car Aitor est en réalité un prénom de garçon : le premier geste politique du film tient à sa manière de montrer d’abord son personnage comme n’importe quelle petite fille mal dans sa peau. La route semble dès lors tracée : il sera question de filmer comment l’enfant appréhende sa propre transition, et surtout son acceptation par celles et ceux qui l’entourent. Estibaliz Urresola Solaguren, dont c’est le premier film, évite toutefois de façon sensible les différents pièges du « film à sujet ». (Marin Gérard ; Critikat.com)